J’allais te présenter des commandes utiles, te dire comment elles m’aident au quotidien pour réaliser mon taf et à chaque fois que je pensais avoir atteint la base, j’ajoutais un paragraphe avant celui que je venais de taper. Alors les commandes utiles on verra plus tard. Commençons par le commencement.

Tu pars de loin donc on va commencer doucement (basic, simple). Ouvre un shell, inspire par le nez et expire par la bouche.

Où suis-je ?

Le prompt

antoine@dressing:~$ if you're happy and you know it syntax error
Syntax error

• “antoine” : mon nom d’utilisateur
• “@” : sur quoi, quelle machine (comme dans une adresse email)
• “dressing” : ma machine
• “:” : séparateur entre l’identification utilisateur, machine et le dossier dans lequel on se trouve
• “~” : mon dossier personnel
• “$” : séparateur entre là où on se trouve et là où on va taper des commandes. Le séparateur peut également être un “#” (lorsque l’on est connecté en root).

L’arborescence

Si tu fais parti des aficionados de Windows, tu connais certainement “C:\” et ses “C:\Program Files\” ou bien “C:\Windows\System32”. Au pays des pingouins ça ne se passe pas du tout comme ça. Déjà parce que les dossiers systèmes de Linux peuvent être stockés dans d’autres partitions ou d’autres disques durs sans que Pingu ne sourcille (Nut nut !). Mais surtout parce qu’il n’y a pas de lettre ou de deux points précédant la racine du système. Elle est symbolisée par un simple slash “/”.

Bon perso j’ai pas encore saisi toutes les nuances de l’arbo sous Linux mais je sais utiliser un moteur de recherche donc si ce que j’écris ne te convient pas, bah tu feras pareil. Néanmoins voici ce que j’en retiens (mes commentaires après le dièse et non, ça ne se dit pas hashtag [insulte gratuite supprimée]).

Je fais genre j’utilise un vrai shell mais pour les besoins du direct je vais présenter les résultats de la prochaine commande à la verticale alors que normalement c’est à l’horizontale (comme chez Keen V). Ah oui, je vais pas tout afficher non plus…

antoine@dressing:~$ ls /
/bin    # Applications binaires de l'utilisateur
/boot   # Fichiers statiques du loader
/etc    # Fichiers de configuration des applications
/home   # Dossiers personnels des utilisateurs
/lib    # Bibliothèques partagées et modules du kernel
/media  # Point de montage par défaut des disques externes
/mnt    # Point de montage par défaut des disques internes
/opt    # Applications tierces
/proc   # Pseudo système de fichiers des processus en cours
/root   # Dossier personnel de root
/sbin   # Applications binaires de root
/sys    # Pseudo système de fichiers, contient des infos sur le matériel et le kernel
/tmp    # Fichiers temporaires généralement supprimés au boot
/var    # Fichiers variants tels que les journaux, le spool, les emails

Ma home, mon dossier personnel

Le dossier personnel est représenté sous Linux par un tilde “~”. C’est généralement le dossier par défaut lorsque l’on ouvre un shell.

C’est particulièrement lourd à taper sur un clavier AZERTY (bien qu’il en vaille deux) mais chez nos amis zanglosaxons cette touche est juste en dessous d’echap (j’aurais bien tapé ici un 2 en indice pour expliquer mais sur mon Linux Mint ça fait un “œ” alors fais un effort).

Les dossiers home de chaque utilisateur standard sont situés dans “/home”. Original non ? Sauf pour l’administrateur du système, le Très-Haut, le mirifique “root” dont le home est stocké dans “/root”. Quel frimeur!

Auto-complétion

Le shell est ton ami, il faut l’aimer aussi. Lorsqu’il n’y a aucune ambiguïté, la touche tabulation (tab) permet de compléter la saisie un chemin du système de fichier automatiquement. Si la première partie est commune, appuyer sur tab permet de compléter une saisie selon ce que l’on a déjà tapé. Si cela ne fonctionne pas, c’est soit que la commande de début de ligne ne permet pas l’auto-complétion ou bien que la saisie est ambiguë.

En cas d’ambiguïté, une double pression (une pinte quoi) sur tab affichera les possibilités, ou s’il y en a trop nous demandera confirmation.

Lorsque l’on sait que ça existe, l’auto-complétion est un outil qui permet de substantiels gains de temps.

Commandes du système de fichiers

Change Directory : cd

cd c’est la base et il existait même déjà sous MS-DOS. Tout le monde d’à peu près technique connaît son existence. Ça permet de se rendre dans un dossier :

antoine@dressing:~$ cd /var/log/
antoine@dressing:/var/log$ cd apt/

On se rend dans le dossier contenant les journaux des applications /var/log, puis dans le dossier des journaux d’APT (Advanced Packaging Tool, le gestionnaire de paquets).

On passe vite sur cd qui devrait être suffisamment connu pour éviter d’y passer des heures mais voici deux, trois trucs pour gagner du temps :

antoine@dressing:/var/log$ cd # permet de se rendre dans notre home
antoine@dressing:~$ cd - # permet de retourner à l'emplacement précédent
antoine@dressing:/var/log$ cd .. # pour aller au dossier parent
antoine@dressing:/var$ 

Dernière chose si tu ne l’utilisais pas avec un autre système : enchaîner le retour aux dossiers parents !

antoine@dressing:~/jai/pas/d/idee/de/chemin/grave/long$ cd ../../../../..
antoine@dressing:~/jai/pas/d $ cd autre/idee/merveilleuse
antoine@dressing:~/jai/pas/d/autre/idee/merveilleuse$ cd ../d/exemple
antoine@dressing:~/jai/pas/d/autre/idee/d/exemple$

Print Working Dir : pwd

Savoir se déplacer d’un dossier à un autre c’est bien mais c’est un coup à se perdre. Alors on peut tout à fait faire un “cd /” et repartir de la racine. Mais on peut aussi demander au shell où l’on se trouve. La sortie de cette commande peut également être redirigée vers un fichier.

antoine@dressing:~$ pwd
/home/antoine
antoine@dressing:~$ pwd > vous_etes_ici.txt

List : ls

Permet de lister les éléments d’un dossier. Utilisé seul, la liste présentera les éléments du dossier où l’on se trouve mais on peut aussi lister un dossier ailleurs dans le système.

antoine@dressing:~$ ls
 Bureau   Documents   Images   Modèles   Musique   Public   Téléchargements   Vidéos
antoine@dressing:~$ ls /ailleurs/sur/le/filesystem/Images/
 Coquillage.jpg   Station_service.jpg   Echelle.jpg   Mustang.jpg

J’ai quand même plus l’habitude d’utiliser ls avec les paramètres suivants :

• -a, –all : ne pas ignorer les entrées débutant par .
• -l : utiliser le format long d’affichage
• -h, –human-readable : avec -l ou -s, afficher des tailles telles que 1K, 234M, 2G, etc.

Ça permet de voir pas mal d’information en un seul regard :

antoine@dressing:/etc$ ls -alh
total 1,3M
drwxr-xr-x 143 root root    12K 11 avril 10:43 .
drwxr-xr-x  19 root root   4,0K 15 mars  09:18 ..
-rw-r--r--   1 root root   3,0K 25 mai    2023 adduser.conf
drwxr-xr-x   3 root root   4,0K 14 déc.  02:41 alsa
drwxr-xr-x   2 root root    12K  3 avril 09:57 alternatives
-rw-r--r--   1 root root    401 11 janv.  2023 anacrontab
|________| |_| |__| |__|   |__| |____________| |__________|
     |      |    |   |      |         |              |_______ fichier/dossier
     |      |    |   |      |         |______________________ dernière modification
     |      |    |   |      |________________________________ taille
     |      |    |   |_______________________________________ groupe propriétaire
     |      |    |___________________________________________ utilisateur propriétaire
     |      |________________________________________________ nombre de hard links
     |_______________________________________________________ droits d'accès

Make directory : mkdir

On sait se déplacer dans l’arborescence, demander notre chemin et afficher le contenu ; on est prêt pour créer nos dossiers.

antoine@dressing:~$ mkdir articles
antoine@dressing:~$ cd articles
antoine@dressing:~/articles$ 

On peut avoir besoin de créer plusieurs dossiers d’un coup au même niveau (en séparant les dossiers par des espaces) ou en cascade (en indiquant le paramètre “-p”).

antoine@dressing:/websites$ mkdir test1 test2 test3 test4
antoine@dressing:/websites$ ls
test1  test2  test3  test4
antoine@dressing:/websites$ mkdir -p test1/syndrome/de/la/page/blanche

Remove directory : rmdir

rmdir permet de supprimer un dossier vide. On peut également supprimer en remontant la cascade (tel un saumon) tant que les dossiers sont vides.

antoine@dressing:/websites$ rmdir test1 test2 test3 test4
rmdir: impossible de supprimer 'test1': Le dossier n'est pas vide
antoine@dressing:/websites$ ls
test1
antoine@dressing:/websites$ rmdir -p test1/syndrome/du/nom/de/dossier/blanc
antoine@dressing:/websites$ ls 
antoine@dressing:/websites$

Remove : rm

Pour supprimer des éléments, on utilise rm. Sans paramètre il permet de supprimer des fichiers. Mais on ne va peut être pas se galérer à supprimer les éléments un par un ou bien citer tous les fichiers de chaque dossier sur une ligne de commande précédée de rm.

Pour cela on va utiliser la récursivité “-r” et au besoin “-f” pour outrepasser la demande de confirmation. Avec la récursivité, rm est capable de supprimer des dossiers même non vides.

antoine@dressing:~/Vidéos $ rm -rf pr0n/*
antoine@dressing:~/Vidéos $ ^C
antoine@dressing:~/Vidéos $ annuler
-bash: annuler : commande introuvable
antoine@dressing:~/Vidéos $ undelete
-bash: undelete : commande introuvable

Attention, il n’y a pas de corbeille et Linux est particulièrement permissif : il est important de retenir que “/” est la racine du système. On évitera à tout prix “rm -rf /”, ce serait dévastateur.

Move : mv

Pour déplacer ou renommer des dossiers ou fichiers, on utilise mv.

antoine@dressing:~/Musique $ mv your_ass.mp3 your_body.mp3 # renommer
antoine@dressing:~/Musique $ mv your_body.mp3 to/the/dancefloor/ # déplacer
antoine@dressing:~/Musique $ cd to/the/dancefloor/
antoine@dressing:~/Musique/to/the/dancefloor/ $ ls
your_body.mp3

Find : find… oué je me suis pas foulé

Pour retrouver ses clés de bagnole un fichier la commande find est à la portée de n’importe quel élève de 5^ème. La commande est récursive à partir du dossier dans lequel on lance la commande (ici, dans le dossier en cours “.”).

antoine@dressing:~/botte-de-foin $ find . -iname aiguill*

Ok, on aura vu quelques outils de base du shell. Il faut bien prendre le temps de les comprendre et de les intégrer ; ce sont des commandes très basiques qui ont principalement trait aux dossiers. Je vais prochainement enregistrer une nouvelle bande pour des commandes basiques pour les fichiers.

Fin de la bande